Energie plus
Home
Menu
ABB ALSTOM POWER
un nouveau-né de taille mondiale
Publié le:  01 décembre 2000

Le n°1 mondial des constructeurs d’équipements énergétiques est né l’été dernier lorsque ABB et Alstom ont mis en commun, à 50/50, leurs compétences et leurs moyens dans ce domaine. ABB a néanmoins conservé en son nom tout ce qui concerne le nucléaire, tandis que Alstom cédait à General Electric son département des turbines à gaz de forte puissance, qu’il fabriquait d’ailleurs sous licence de ce dernier.

Le rejeton porte le nom de ABB Alstom Power, emploie environ 58 000 personnes, et couvre le marché mondial où il réalise un chiffre d’affaires de l’ordre de 10 milliards d’euros.

ABB Alstom Power est organisé en quatre « segments » :

  • le « Steam Segment », pour les turbines à vapeur, les alternateurs et plus généralement l’équipement des centrales thermiques ;
  • le « Gras Segment », pour les turbines à gaz (celles d’ABB) et les cycles combinés à gaz ;
  • le « Boiler Segment », pour les « utilities Boilers » (chaudières pour centrales électriques), les « environmental Boilers » (pour les usines d’incinération des déchets) et enfin les chaudières industrielles ;
  • le « Customer Service », qui regroupe l’ensemble des services aux clients (mise en service, remise à niveau, réhabilitation, exploitation et maintenance,…).

  • Chaque ligne de produits possède son propre centre de décision. Pour les chaudières industrielles, il s’agit de ABB Alstom Power Chaudières Industrielles, et il est implanté sur le site de l’usine de Cernay en Alsace, qui a une longue histoire. Celle-ci débute en 1961 sous le nom de Standard Fasel, qui rachète en 1982 les chaudières SACM. En 1984, Standard Fasel est racheté à son tour par Stein Industrie et devient Stein Fasel, filiale de Alsthom Atlantique. On connaît la suite : Alsthom Atlantique devient Alsthom tout court, puis GEC Alsthom et enfin Alstom en 1998, année où le société perd son « h » et entre en Bourse. La ligne chaudières possède également son réseau commercial spécifique, avec une direction à Paris, pour la moitié nord-ouest de la France et l’exportation, et une direction à Lyon, pour la moitié sud-est de la France et le Maghreb.

    UN MARCHE « AU CREUX DE LA VAGUE »

    ABB Alstom Power Chaudières Industrielles construit trois types de chaudières :

  • des chaudières à tubes de fumées, de 250kg/h à 25 t/h, fonctionnant au gaz, aux fuels domestique et lourd et adaptables à la combustion de déchets végétaux avec un avant-foyer ;
  • des chaudières à fluide thermique, généralement à serpentins, de 100 à 6000 th/h, fonctionnant au gaz ou au fuel ;
  • des chaudières à tubes d’eau, soit à circulation naturelle (sous licence Serk) destinées surtout aux UIOM (récupération) mais aussi à flamme, soit à circulation assistée (conception spécifique), utilisées en récupération de cogénération avec ou sans post-combustion (brûleur à veine). Ces chaudières à tubes d’eau ont connu, essentiellement grâce à la cogénération, un développement assez spectaculaire au cours de ces cinq dernières années, leur production passant de une ou deux à plus de dix par an.

  • Contrairement à Babcock Wanson, ABB Alstom Power ne produit pas de brûleurs. « c’est un avantage », estime Michel Desachy, directeur Activités tubes de fumées.« Pour chaque cas, nous choisissons chez les cinq ou six constructeurs existants le brûleur le mieux adapté à la demande du client ».
    En revanche, il propose lui aussi, dans sa gamme la plus puissante (gamme CFS de 11 à 25 t /h) une version « chaudière verte » à émissions réduites de NOx et haute efficacité énergétique. Cette version a d’ailleurs évolué depuis la date de sa conception : la recirculation des fumées est assurée par le ventilateur du brûleur, alors qu’il y avait deux ventilateurs au départ, et les tubulures de retour des fumées ont été encastrées dans le calorifuge afin d’éviter les risques de condensation. La « chaudière verte » se vend «de temps en temps », selon Michel Desachy.

    Sur le marché français des chaudières à tubes de fumées, ABB Alstom Power et son concurrent direct font à peu près parts égales et en détiennent à eux deux environ 85%. Il s’agit, on le sait, d’un marché assez atone, mais Michel Desachy est « raisonnablement optimiste ». « Je pense que nous sommes au creux de la vague », juge t-il. «Le parc français de chaudières à tubes de fumées est vieux et les industriels étaient en position d’attente. Mais l’application de la réglementation aux chaufferies existantes devrait accélérer le renouvellement ».

    LES CHAUDIERES A TUBES DE FUMEES
  • La gamme Duo
    C’est la gamme des petites puissances, avec des capacités évaporatoires allant de 250 ç 2 000 kg /h sous des timbres de 10, 12 ou 15 bar. Ce sont des chaudières compactes, à volume d’eau important, ce qui leur confère une grande souplesse de fonctionnement. Elles peuvent consommer du gaz naturel ou du fuel domestique et peuvent être livrées soit complètes, prêtes à fonctionner et entièrement automatiques, soit en version à équiper. Les panneaux avant et arrière sont munis de portes afin de faciliter la maintenance. Elles sont toutes classées en 2ème catégorie, excepté le modèle le plus puissant au timbre de 15 bar (1ère catégorie), équipé d’un brûleur gaz à deux allures.
  • la gamme DFS
    Elle comporte douze modèles de 1 à 10 t/h, soit de 697 kW à 6 972 kW, consommant du gaz ou du FOD. Il s’agit de chaudières à triple parcours, le passage du premier parcours (tube foyer) au second « fire tubes ») s’effectuant par une boîte à fumées totalement immergée. La position basse du tube foyer assurer une circulation naturelle et fiable de l’eau facteur essentiel pour la longévité des chaudières. Elles sont livrées entièrement équipées et leur mise en service est rapide (simple raccordement des alimentations et de l’électricité). Leur poids à vide varie de 5 à 20 tonnes (pour 15 bar).Divers équipements complémentaires sont disponibles : notamment économiseur, panoplie pour présence intermittente, station de traitement d’eau,…
  • la gamme CFS
    Cette gamme comporte dix modèles de 11 t/h (7669 kW) à 25 t/h (17430 kW), au timbre de 10, 12, 15, 18, ou 20 bar, prévus pour consommer du gaz naturel, du propane, du fuel domestique ou du fuel lourd. Il existe également des versions mixtes (fuel/gaz ou fuel/électricité). Ce sont des chaudières à trois parcours spécialement conçues pour réduire les émissions polluantes : les dimensions importantes du tube foyer limitent la formation des NOx et la répartition optimisée des nappes de tubes, en réduisant les pertes de charges limite la formation d’imbrûlés. La boîte de fumées entièrement immergée élimine le rayonnement sur les extrémités des tubes, ce qui garantit une longue durée de vie. Comme dans les chaudières de la gamme précédente, le tube foyer est placé en partie basse, ce qui assure une circulation interne de l’eau équilibrée et constante.

    Bien entendu, ces chaudières disposent d’une panoplie d’équipements complète en ce qui concerne la combustion , l’alimentation en eau, la sécurité et la régulation. En outre, tout a été prévu pour qu’elles puissent ultérieurement être adaptées à un autre mode d’exploitation sans qu’il soit nécessaire d’intervenir sur le corps de chauffe. Enfin, trois versions spéciales, - «Chaudière verte », à avant-foyer (pour combustible solide), ou à production simultanée de vapeur et d’eau surchauffée – sont disponibles.

    Article paru dans ENERGIE PLUS 241 du 1er mars 2000
    ©ATEE-ENERGIE PLUS - Tous droits réservés

    retour RUBRIQUE TECHNIQUE - CHAUFFERIES
    retour à LA UNE