Ce prix d’accès régulé et limité à l’électricité nucléaire historique (Arenh) devait être fixé depuis le vote de la loi portant Nouvelle organisation du marché de l’électricité (Nomé) le 24 novembre 2010. Les fournisseurs alternatifs auront la possibilité d’acquérir au total 100 TWh/an à ce prix...
Le feront-ils ? Ils avaient initialement demandé un accès à 35 €/MWh, estimant qu’au-delà le ciseau tarifaire serait trop important, du fait du maintien en France de tarifs réglementés pour les particuliers les plus bas d’Europe. Mais force fait loi, et ces fournisseurs n’auront pas d’autres choix que d’accepter cette offre à moins de trouver mieux sur les marchés européens. Direct Énergie avait d’ailleurs changé de posture après l’accident de Fukushima, estimant que la sûreté nucléaire méritait ces 42 €/MWh et que les consommateurs devaient en conséquence voir leur facture augmenter de 15 à 20 % sur cinq ans.
L’enjeu est donc bien de savoir comment les tarifs réglementés vont évoluer pour laisser une place viable aux fournisseurs alternatifs, tout en permettant d’investir dans les réseaux et les sites de production, de soutenir les énergies renouvelables, etc. Après la hausse du gaz en avril, une augmentation de 2,9 % est aussi prévue au 1er juillet pour l’électricité, composée d’une hausse de 1,7 % des tarifs et de 1,2 % de la CSPE*. Ces mesures n’ont rien de populaire et l’approche des élections présidentielles n’arrange rien. Le gouvernement a déjà fait savoir que les tarifs seraient gelés jusqu’à juillet 2012. La démagogie risque de prendre le pas sur la pédagogie, alors qu’il serait plus que jamais utile d’expliquer qu’un signal-prix élevé inciterait aussi à plus d’économies d’énergie.
Stéphane Signoret, Rédacteur en Chef
Article publié dans ENERGIE PLUS n°465 du 1er mai 2011
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* Tartam : Tarif réglementé et transitoire d’ajustement au marché, mis en place en 2004
CSPE : Contribution au service public de l’électricité