Fait remarquable pour l’époque, il est le premier dans ce secteur à mettre en place un service après-vente conséquent. En 1987, le groupe est acheté par un financier belge, qui fait ce que font tous les financiers et qui très vite, en 1990, le revend à Babcock Entreprise, filiale du groupe CNIM. Devenue, Babcock Wanson, la branche française se sépare en 1992 de Wanson Benelux qui est acquise par le groupe Builting. En 1993, enfin, Babcock Entreprise et Babcock Wanson sont individualisées et deviennent toutes deux des filiales à part entière du groupe CNIM.
Ce dernier a lui- même une longue histoire marseillaise puisqu’il est issu des Forges et Chantiers de la Méditerranée, implantés à la Seyne depuis 1856. CNIM, « Constructions Industrielles de la Méditerranée », est une société d’actionnariat familial (groupe Herlicq), présente dans le monde de chiffre d’affaires et emploie 2200 personnes. Ses activités, propres se répartissent pour 50%M dans l’énergie et l’environnement (UIOM, traitement des fumées, centrales électriques, cogénération), pour 20% dans la mécanique (escaliers et trottoirs mécaniques, matériel pour la Défense, la nucléaire et l’espace) et pour 30 % dans les services (maintenance, après-vente, réhabilitation de chaudières de fortes puissance). Rappelons que CNIM commercialise la technique du lit fluidisé circulant atmosphérique, utilisé par exemple à la centrale au charbon de Gardanne, et qu’il développe actuellement, en coopération avec l’américain Foster Wheeler, un nouveau générateur de vapeur à lit fluidisé circulant sous pression, qui devrait procurer des rendements et des niveaux d’émissions polluantes inégalées.
CERTIFICATION : PREPARER L’EUROPE
Sa filiale Babcock Entreprise concentre ses activités sur les Chaudières à tubes d’eau de forte puissance et les brûleurs, sur les systèmes de récupération de chaleur pour cogénération (du diverter jusqu’à la cheminée) et sur le « revamping » de grosses chaudières à tubes d’eau fonctionnant au fuel ou au charbon.
Babcock Wanson, quant à elle, partage son chiffre d’affaires de 300 MF en trois parts à peu près égales : chaudières (à tubes de fumée, à fluide thermique et à vaporisation instantanée) et incinérateurs de COV ; services clients (mise en service, garanties, maintenance préventive, réparations, revamping) et traitements d’air et d’eau destinés à l’industrie (chaudière ou de process). BW déclarer être le seul constructeur de chaudières ) à être certifié ISO 9000 et à bénéficier d’une délégation du Service des Mines pour le « stamp ». « C’est important pour le marché européen, explique Jacky Grand, responsable Grands Comptes, car la directive sur la construction des chaudières prévoit des principes de réception différents selon les moyens de qualification mis en œuvre chez les constructeurs ». Cependant, si l’Europe occidentale représente l’assise historique de l’entreprise, ce n’est pas sur ce marché stagnant qu’elle compte pour se développer à l’avenir ; aussi a t-elle son propre service export avec des agents dans le monde entier.
ENVIRONNEMENT : « CALMER LE JEU »
Babcock Wanson a également la particularité de fabriquer ses propres brûleurs qui ne sont destinés, sauf exception, qu’à équiper ses propres chaudières. La génération actuelle est commercialisée depuis 1990 mais bénéficie de progrès constants (carcasse moulée, puissance plus élevée, niveau de bruit réduit, …).
Développée essentiellement pour le gaz naturel, qui représente 70 à 75 % des ventes, elle se présente en deux modèles, monobloc et bibloc, et sous deux versions, la version normale et la version bas-Nox. Cette dernière ne diffère pas de la première par sa conception générale, mais par la partie interne du brûleur, qui assure une combustion à deux niveaux (pas réellement une combustion étagée) avec recirculation interne, et par sa régulation. Ces brûleurs bas Nox garantissent des émissions d’oxydes d’azote inférieurs à 100 mg/Nm3.
Ce type de brûleur est également capable de brûler du fuel lourd, mais le respect des valeurs limites d’émission passe par l’ajout de périphériques, comme l’injection d’eau (pour les poussières) et d’urée (pour les NOX), ainsi que, souvent par le déclassement de la chaudière afin de limiter la charge thermique de la chambre de combustion.
A propos de l’évolution de la réglementation environnementale, Jacky Grand exprime une opinion tranchée : « Il faudrait calmer le jeu, dit-il. On sait faire des chaudière au gaz de 20 à 30 t/h qui rejettent moins de 50 mg de NOx, mais les industriels ne sont pas prêts à en accepter le coût ». Et quand on lui demande si l’application prochaine des normes de rendement et des dispositions de l’arrêté PIC aux chaudières existantes est de nature à dynamiser le marché français des chaudières, il reste dubitatif. D’après lui, à l’exception de certains secteurs où le respect de l’environnement peut avoir un impact sensible sur l’image de l’entreprise, la plupart des industriels ne considèrent que les critères financiers. L’âge moyen du parc des chaudières à tubes de fumées est très élevé (20 ans) ; certaines chaudières sont en très mauvais état et un assez grand nombre ne respectent même pas les prescriptions de l’arrêté du 20 juin 1975. Alors, celles de l’arrêté PIC… bref, selon lui, le vrai problème n’est pas d’élaborer des réglementations toujours plus sévères, mais de faire appliquer les textes qui existent.
DES « PACKS » POUR ECONOMISER
A l’intérieur de trois de ses gammes de chaudières à gaz, les gammes BWS (à partir de 3,5 t/h), BWN et BWR, Babcok Wanson propose un « Pack Ecosteam » dont les deux éléments de base sont un brûleur bas NOx et un récupérateur supplémentaire intégré monté sur la boîte à fumées, qui assurent un rendement garanti de 95 % et des rejets de NOx conformes à la réglementation. Ce pack se vend bien puisqu’il équipe environ 75 à 80% des chaudières à gaz neuves. Il est même étonnant qu’il ne se vende pas plus, car son coût est vraiment raisonnable : 20 kF pour une chaudière de 6 t/h qui coûte de l’ordre de 600 kF. « Mais ça ne passe pas toujours », commente Jacky Grand en confirmation de ses affirmations précédentes.
En complément de ce pack, Babcock Wanson propose également, pour les chaudières de grosse puissance, des variateurs électroniques de vitesse pour réguler le ventilateur d’air comburant et les pompes d’alimentation. Cette régulation de vitesse apporte des économies sensibles de consommation électrique ainsi qu’une amélioration, plus difficile à évaluer, des performances de la chaudière. Jacky Gand considère que cette option est intéressante pour des moteurs de plus de 37 KW et que le surcoût s’amortit alors sur 12 à 24 mois grâce aux économies d’électricité. Un exemple : à La Chapelle Darblay, sur une chaudière de 15 t/h, la variation électronique de vitesse du moteur de 55 kW entraînant le ventilateur d’air a représenté un surcoût de 60 kF environ, que la réduction de la facture d’électricité à remboursé en 15 mois.
La gamme de production complète de Babcock Wanson comprend des chaudières à eau chaude ou surchauffée à tubes de fumées, des chaudières à vaporisation rapide, des générateurs de vapeur haute pression, des chaudières à fluides thermiques et des brûleurs ; Seules seront décrites ci-dessous les séries destinées à la production de vapeur.
LES CHAUDIERES A TUBES DE FUMEES
* La série NBT (Bloctherm)
Ce sont des chaudières économiques et robustes, construites autour d‘un faisceau tubulaire dudgeonné. La gamme comporte 7 modèles de 59 à 565 kW, pour une production de vapeur de 85 à 800 kg/h et un poids en charge de 490 kg (12 l d’eau) à 2650 kg (988 l d’eau).Sont proposés en option : le traitement de l’eau, le skid complet (chaufferie préassemblée) et l’adaptation au fonctionnement en présence humaine intermittente en chaufferie.
* La série NBWJ
Chaudières à deux parcours de fumées avec rendement élevé, elles sont classées en deuxième catégorie jusqu’à 2.5 t/h de vapeur (pour timbre 12 bar). Leur maintenance est simplifiée grâce à une accessibilité aisée. La gamme comporte 6 modèles de 703 à 2613 KW pour une production de 1 à 4 t de vapeur, des pressions d’équipement de 10 et 15 bar et un poids en charge de 5,5 à 12,9 t. Elles peuvent brûler tous les combustibles courants et sont adaptables au fonctionnement en présence intermittente (norme NFE 32.020). A noter que la version « OL » du modèle B20 ( 2 t :h) est classable en 2ème catégorie jusqu’au timbre de 15 bar.Sont proposés en option : dégazeur thermique et traitement de l’eau, skid complet (chaufferie préassemblée), adaptation aux codes européens et internationaux.
* La série BWN
Ces chaudières classiques à trois parcours de fumées et boîte de retournement noyée se déclinent en 5 modèles de 4786 à 10254 kW, pour une production de vapeur de 7 à 15 t/h sous des timbres de 10, 12, 15 et 18 bar. Les poids en charge varient de 29,8 à 58,4 tonnes.
Les mêmes options, y compris le pack Ecosteam, sont disponibles pour tous les modèles.
* La série BWR
C’est la série haut de gamme, avec des chaudières à trois parcours de fumées et une boîte aquatubulaire offrant les avantages conjugués des technologies tubes de fumées et tubes d’eau, ce qui conduit à des performances élevées. La gamme comporte 6 modèles. La gamme comporte 6 modèles de 6836 à 17091 kW, pour une production de vapeur de 10 à 25 t/h sous un timbre de 10, 12, 15 ou 18 bar. Les poids en charge varient de 40,5 à 81,2 tonnes.
Les mêmes options, y compris le pack Ecosteam, sont disponibles pour tous les modèles.
CHAUDIERES A VAPORISATION RAPIDE
* La série VAP
Il s’agit de chaudières à serpentin de faible encombrement, hors catégorie ou classées en troisième catégorie. Elles peuvent de ce fait être installées en décentralisé à proximité des postes consommateurs. Elles se répartissent en 9 modèles de 105 à 2458 kW, pour une production de vapeur de 150 à 3500 kg/h au timbre de 12 bar. Le poids en charge varie de 300 kg (9,5 l d’eau) à 4650 kg (608 l d’eau).
Sont proposés en option : l’équipement pour présence intermittente en chaufferie (pour les puissances supérieures à 300 kW) ; l’autocontrôle ; le skid préassemblé ; le traitement de l’eau.
* La série VAP LNClassées en troisième catégorie, les chaudières à serpentin de cette série se caractérisent par un haut rendement et de faibles rejets de NOx. Elles peuvent être implantées horizontalement ou verticalement. La gamme comporte 13 modèles de 140 à 1395 kW, pour une production de vapeur de 200 à 2000 kg/h sous un timbre de 12 bar. Le poids en charge s’étage de 890 kg (48 l d’eau) à 3380 kg (433 l d’eau).Les options sont identiques.
* La série VAP HP
Ce type de chaudière a été conçu pour le chauffage de procédés à la vapeur jusqu’à 310 ° C (100 bar). Il s’agit de chaudières à serpentins fonctionnant en circuit fermé par circulation naturelle, principe qui permet l’emploi de pressions élevées en toute sécurité, avec un contrôle précis de la température. La gamme comporte 6 modèles de 232 à 2320 kW, pour une production de vapeur de 610 ç 6090 kg/h pour une pression de 90 bar. Le poids à vide varie de 610 kg (capacité 30 l) à 8000 kg (capacité 958 l).
Article paru dans ENERGIE PLUS n°241 du 1er mars 2000
© ATEE – ENERGIE PLUS - Tous droits réservés
retour RUBRIQUE CHAUFFERIES
retour à LA UNE