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Dossier bois énergie : montage d'un projet de réseau de chaleur au bois
Publié le:  14 septembre 2003

par Serge DEFAYE, directeur du cabinet Débat et conseiller technique de Biomasse Normandie

Monter une chaufferie et un réseau de chaleur au bois suppose de bien concevoir dès le départ le programme technique et de bien définir le cadre juridique dans lequel s’inscrit la démarche engagée par la collectivité, en liaison avec d’autres partenaires, notamment l’assistant à maître d’ouvrage qui va accompagner toutes les étapes du projet. Un réseau de chaleur peut en effet se caractériser de deux façons :

  • Définition technique : une chaufferie centrale et un réseau de canalisations enterrées et isolées desservant plusieurs sous-stations généralement équipées d’un échangeur. De nombreux bâtiments publics et privés (ensembles HLM ou tertiaires comme les lycées, les hôpitaux,…) disposent d’un réseau enterré ou aérien, nécessité par la dispersion des bâtiments et l’impossibilité d’installer autant de chaudières que de bâtiments à chauffer.
  • Définition juridique (au sens de la Loi sur la chaleur de 1980) : il s’agit également d’une chaufferie et d’un réseau de canalisations enterrées, mais dans ce cas, le producteur de chaleur exploitant la chaufferie est juridiquement distinct des usagers consommateurs de l’énergie thermique et qui sont au moins deux.

  • Ces deux situations ont des conséquences très différentes quant à la conduite d’une opération aux plans contractuel, financier, fiscal,… Le présent article ne traitera que de la seconde acception.

    LES APPLICATIONS
    On peut envisager une chaudière bois desservant un réseau de chaleur dans deux cas bien distincts : un réseau existant ou la création d’un nouveau réseau.
  • Les réseaux existants
    A l’occasion du renouvellement d’un contrat d’affermage ou de concession, par exemple, ou de la modernisation d’une chaufferie, on peut envisager d’installer une chaudière bois en substitution d’une chaudière fuel ou gaz existante, en conservant un ou plusieurs des générateurs à combustible fossile en appoint. Il est vrai que cette opportunité se présente rarement puisqu’il n’y a qu’environ 400 réseaux de chaleur en France et que les contrats d’exploitation sont généralement de longue durée (25 à 30 ans). En outre, de nombreux réseaux sont déjà équipés en base d’une production d’énergie à partir d’incinération d’ordures ménagères, de cogénération au gaz naturel ou d’une centrale géothermique, notamment en Ile-de-France.

    Il est envisageable d’anticiper sur le terme d’un contrat existant, comme le prévoit la loi sur la chaleur dans le cas où l’on veut recourir à une énergie renouvelable, mais il faut alors que la municipalité rompe le contrat et indemnise le gestionnaire/exploitant, ce qui n’est jamais facile et ne se rencontre en pratique qu’assez rarement. Par ailleurs, il n’est pas possible pour la chaudière bois, qui doit fonctionner en priorité, de se substituer à d’autres énergies déjà présentes en base ou semi-base, comme les ordures ménagères, la géothermie ou la cogénération gaz.

  • Création d’un nouveau réseau
    Ce nouveau réseau est destiné à desservir des ensembles immobiliers et équipements voisins, dans un rayon de quelques centaines ou milliers de mètres autour de la chaufferie. Cette configuration est potentiellement beaucoup plus fréquente que la précédente et on pourrait en trouver de très nombreuses applications dans les villes petites ou moyennes. Encore faut-il convaincre la collectivité et les principaux usagers, qui disposent généralement déjà d’une chaudière au gaz ou au fuel (éventuellement en bon état et pas encore amortie) d’accepter le principe du raccordement à un réseau de chaleur en projet, en conservant éventuellement leur propre installation en relève.


  • LES PRINCIPALES CIBLES
    On peut distinguer deux types de collectivités concernées par un projet de création d’une chaufferie bois associée à un réseau de chaleur.
  • Les petites villes en milieu rural (2000 à 5000 habitants)
    En deçà de cette taille, on peut envisager de créer une chaufferie bois pour desservir des bâtiments communaux ou tel ou tel établissement particulier (une maison de retraite, par exemple), mais en raison du petit nombre et de la taille réduite des bâtiments concernés, il est souvent très difficile de créer un réseau de chaleur, tout au moins au sens de la définition juridique donnée plus haut.
    Dans une petite ville, la puissance de la chaudière bois et la longueur du réseau seront relativement modestes (entre 500 et 1 000 kW pour un linéaire de réseau de moins de 1 km) et desserviront principalement des logements collectifs (moins de 200), des bâtiments communaux et quelques équipements publics souvent présents dans un chef lieu de canton (collège, maison de retraite,…). L’équilibre économique d’un tel projet est possible si les bâtiments sont bien regroupés.
  • Les villes moyennes (5 000 à 30 000 habitants)

    Lire la suite de l'article dans le Dossier spécial Bois Energie du supplément d'Energie Plus n° 311 du 15 septembre 2003
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