Après avoir été multiplié par 10 au cours de la dernière décennie du XXe siècle et progressé de 30 % au cours de la dernière année de ce siècle, le marché français des pompes à chaleur a connu une croissance de plus de 50 % pour la première année du nouveau millénaire. Cette progression soutenue a hissé la France au second rang des marchés (en volume) des pompes à chaleur dans l'Union Européenne. Ce faisant, ce marché très porteur motive à la fois les plus grands constructeurs mondiaux et les entreprises nationales, qui ont fortement investi pour développer des technologies nouvelles, spécialement pour les systèmes réversibles et les pompes à chaleur géothermiques, avec l'appui efficace de l'ADEME et d'EdF. Mais, en terme de parc installé, la France a encore un gros retard à combler pour que ces technologies arrivent à juguler la croissance des émissions de gaz à effet de serre des secteurs habitat et tertiaire.
Les premiers exemples d'emploi des pompes à chaleur avaient souvent valu quelques déboires à leurs pionniers, spécialement dans l'habitat et le tertiaire. Aussi, la France fut elle l'un des premiers pays à mettre en place des spécifications de qualité, avec le programme PERCHE, promu par EdF au début des années 1980. Aujourd'hui, la filière pompes à chaleur est bien encadrée, tant par une charte européenne de qualité que par les certifications Eurovent et Acerclim ; grâce à quoi, 97 % des utilisateurs se déclarent maintenant satisfaits de leur installation.
L'apport d'un crédit d'impôt, les puissantes campagnes de promotion du programme Vivrelec et l'incertitude croissante sur le coût des combustibles fossiles se liguent avec une sensibilité environnementale croissante (spécialement chez les propriétaires de maisons individuelles) pour favoriser l'option pompe à chaleur. Rappelons que cette solution permet de diviser par 2,5 à 5 la facture annuelle de chauffage. Même, si cette option s'impose de plus en plus en construction neuve, elle commence à convertir des clients lors du remplacement d'une installation ancienne.
Système réversible : d'abord chauffage ou climatisation ?
Dans le secteur résidentiel, la quasi totalité de la progression du marché de l'an dernier est imputable au succès des systèmes réversibles chaud/froid, dont les ventes sont en croissance exponentielle depuis 2000 ; ce phénomène est d'ailleurs propre au marché français. Toutefois, cette tendance commence à inquiéter certains experts qui remarquent que la communication pour le moins ambiguë de certains constructeurs a conduit un nombre important d'utilisateurs à considérer un système réversible d'abord comme un climatiseur qui produit accessoirement de la chaleur, en appoint sur un chauffage classique. Or, pour être assuré d'en tirer le profit optimum – techniquement et financièrement - il importe au contraire de bien considérer ces matériels comme des solutions de chauffage très efficaces et économiques, qui assurent de surcroît le rafraîchissement pendant les jours chauds.
Il faut d'ailleurs souligner que les pays qui ont le plus vivement soutenu la promotion de cette technique (notamment en lui accordant les même avantages financiers que le remplacement d'une énergie d'origine fossile par une énergie renouvelable) sont ceux du nord de l'Europe, où le nombre de jours de chauffage dépasse très largement celui des journées où un peu de fraîcheur est recherché. On doit ajouter que la pompe à chaleur peut également fournir l'eau chaude sanitaire, sous réserve d'offrir au condenseur une température d'au moins 45 °C. Cette solution conquiert depuis peu de plus en plus de clients…
Lire la suite dans le supplément technique d'Energie Plus n°304 du 15 avril 2003
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